Le projet Lancy Pont-Rouge

Suisse Romande, octobre 2022

Interview de Monsieur Dominique Perritaz, développeur de projet de solutions énergétiques pour la Suisse Romande, Energie 360°.

Dominique Perritaz, vous avez été impliqué dès le début de ce projet d’envergure. Quels ont été les défis principaux ?
Les défis sont de deux natures principales, contractuelles et techniques. Pour la partie contractuelle, il faut comprendre que les surfaces vendues sont réparties sur 23 propriétaires, ce qui complexifie le processus décisionnel. Pour l’aspect technique, nous parlons de 300 sondes de chacune 300 m. de profondeur. Les immeubles descendent jusqu’au 4ème sous-sol, à – 20m, il s’agissait donc de débuter par les sondes pour ne pas les abîmer avec les travaux ultérieurs. La coordination entre tous les intervenants était primordiale, sachant que le chantier a duré plus de 6 ans.

Comment peut-on expliquer la solution retenue ?
C’est une solution unique combinant les sondes géothermiques pour le chaud et le froid, la récupération des eaux usées de la commune. Ces solutions fonctionnent été comme hiver. Cela permet l’intégration dans une réflexion globale de développement durable dans un environnement urbain, avec de la flexibilité pour être combinée par exemple avec du solaire. Le site de Pont-Rouge présente des caractéristiques géothermiques et géologiques qui sont indispensables à l’utilisation de la chaleur du sol (perméabilité aux capteurs d’énergie, stabilité, pas trop de roches dures et pas de sources ou de nappes phréatiques). Dans d’autres quartiers, c’est par exemple l’eau du lac qui sera utilisée.

Quels arguments parlent pour cette solution ?
D’une part, cela s’inscrit dans les exigences des autorités pour un concept énergétique territorial prévoyant au minimum 80% d’énergie renouvelables. Cette solution fait partie de la transition énergétique, dont on parle depuis longtemps mais qui est devenue de plus en plus urgente. En ce qui concerne les coûts, les investissements sont plus élevés, mais sur le long terme, les coûts de maintenance et de consommation lissent la différence. L’important est la transparence dans le tarif, qui se répartira sur un montant fixe concernant l’investissement et un montant variable lié à la consommation.

Quelles sont les prochaines étapes ?
La partie de Pont-Rouge 1 est terminée, Pont-Rouge 2 est en développement. La même solution y sera appliquée et la réserve d’énergie qui s’en dégagera pourra être utilisée pour un autre quartier. Nous voyons beaucoup de potentiel dans le développement et de la digitalisation, qui contribuera à optimiser la consommation par le biais d’un monitoring précis.A l’avenir, il sera indispensable de combiner à la fois les économies d’énergie et les sources alternatives et complémentaires, telles que le photovoltaïque, l’éolien, l’hydraulique ou encore le biogaz.

Dominique Perritaz

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