Focus sur la résilience économique de la Suisse

Lors du podium économique de l'UBS Center à Zurich, des représentants de haut niveau de la politique, de la science et de l'économie se sont réunis pour faire le point sur la situation. Au milieu des bouleversements du commerce international, le conseiller fédéral Albert Rösti et la secrétaire d'État Helene Budliger Artieda ont souligné la force institutionnelle et l'ouverture stratégique de la Suisse, tout en mettant en garde contre l'autosatisfaction.
La Suisse est confrontée à de nouveaux défis, mais sa force économique repose sur des facteurs de succès évidents tels que la responsabilité individuelle, la décentralisation, la capacité d’innovation et le réseau international. Le ministre de l’Économie Albert Rösti a souligné ces points clés avec force dans son discours d’ouverture. En se référant aux racines historiques et aux risques actuels, il a clairement indiqué que la prospérité n’est pas un acquis. Au lieu de miser sur l’étatisme, il faut une clarté réglementaire et un retour aux principes éprouvés de la liberté économique.
Chocs douaniers et habileté à négocier
La secrétaire d’État Helene Budliger Artieda a donné un aperçu des négociations économiques mondiales et a souligné que « les récents droits de douane américains ont été une surprise. Mais la Suisse reste capable d’agir parce qu’elle diversifie largement ses relations commerciales et les entretient activement » L’ouverture vis-à-vis de partenaires tels que l’UE, les États-Unis et la Chine n’est pas un choix arbitraire, mais une nécessité stratégique. La résilience de l’économie suisse repose sur cette large base et sur une vision claire des réalités géopolitiques.
Des fondations solides, une retenue intelligente
Plusieurs panels ont montré que la Suisse dispose d’un cadre institutionnel solide, mais qu’elle doit rester vigilante. L’économiste Gunther Schnabl et l’ancien directeur financier Serge Gaillard ont mis en garde contre un assouplissement du frein à l’endettement et ont appelé à la discipline fiscale. Dans le même temps, ils ont salué le niveau des débats politiques dans la démocratie directe, qui permet une large participation aux questions économiques fondamentales.
Modèle économique entre acteurs mondiaux et PME
La force de la Suisse ne réside pas seulement dans les multinationales, mais aussi dans les PME enracinées dans les régions. Selon l’historien Tobias Straumann, cette combinaison est garante de la force d’innovation et de la stabilité. Des représentants comme Suzanne Thoma (Sulzer) et Urs Furrer (USAM) ont demandé des solutions pratiques pour assurer la main-d’œuvre qualifiée et moins d’obstacles réglementaires. La nouvelle base de négociation avec l’UE offre des opportunités, mais doit être mise en œuvre avec intelligence.
La vigilance n’est pas incompatible avec la force
La Suisse repose sur des bases solides, mais celles-ci demandent à être entretenues. Stabilité institutionnelle, forte capacité d’innovation, ouverture sur l’extérieur et souveraineté politique sont autant d’atouts pour l’avenir de la place économique. Le Podium économique envoie un signal clair : oui à la confiance en soi, non à l’autosatisfaction. Si l’on veut renforcer la Suisse, il faut utiliser intelligemment les marges de manœuvre au lieu de s’appuyer sur de prétendues certitudes.