L’économie suisse face aux défis mondiaux

février 2024

Howard Yu, professeur à Lausanne, critique l'obstacle bureaucratique en Europe et en Suisse et recommande de s'orienter davantage vers la force d'innovation des Etats-Unis et de la Chine afin d'éviter la perte de prospérité qui menace.

L’Europe, y compris la Suisse, est confrontée à un retard dans la croissance économique mondiale, en partie à cause d’une bureaucratisation croissante qui freine l’innovation. Yu souligne que les géants technologiques basés aux Etats-Unis et en Chine, tels que Google et Nvidia, contribuent de manière significative à la croissance économique de leurs régions. En revanche, l’Europe a tendance à être à la traîne en matière de transformation numérique, ce qui entraîne une dangereuse dépendance vis-à-vis des industries traditionnelles.

Si elle compte des leaders mondiaux performants dans les secteurs pharmaceutique, bancaire et agroalimentaire, l’accent croissant mis sur la conformité et la réglementation a favorisé une culture d’aversion au risque qui empêche l’innovation, selon Yu. Pour contrer cela, les entreprises suisses doivent s’orienter davantage vers les centres d’innovation tels que la Silicon Valley ou le marché technologique chinois.

Novartis, qui développe son centre de recherche aux Etats-Unis, est un exemple concret d’une telle orientation. Yu fait valoir que même si la Suisse est géographiquement située en Europe, ses entreprises devraient penser et agir à l’échelle mondiale pour rester compétitives.

Pour la politique économique suisse, cela signifie rendre la Suisse plus attrayante pour les investissements dans les start-ups et la technologie, réduire la bureaucratie et ne pas répéter les mêmes erreurs que les autres pays. En se diversifiant et en contrôlant les risques sur tous les marchés, les entreprises suisses peuvent renforcer leur position et éviter une perte de prospérité.

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