Le protectionnisme, un risque pour la localisation

mai 2025

Les entreprises suisses tirent la sonnette d'alarme. La tendance mondiale au protectionnisme met en danger les chaînes d'approvisionnement, augmente les coûts et affaiblit la place économique. Une large majorité des entreprises exportatrices demande une réponse claire de la part des politiques suisses. Que ce soit par le biais de nouveaux accords de libre-échange, de la réduction des réglementations et d'une coopération étroite avec l'Europe dans le domaine des technologies clés.

Ce qui a commencé comme une politique douanière américaine sous Donald Trump est en train de devenir une menace mondiale pour les économies ouvertes. Pour la Suisse, pays dépendant des exportations, cette évolution est plus qu’un simple coup de frein géopolitique. Elle touche le cœur de son modèle d’affaires, l’interconnexion internationale, la stabilité des conditions-cadres et la fiabilité des marchés.

Selon une enquête représentative menée auprès de 800 entreprises suisses liées au commerce extérieur, 70% d’entre elles s’attendent à des répercussions négatives sur leurs propres activités. Les secteurs fortement exportateurs comme l’industrie pharmaceutique, l’horlogerie et l’industrie des machines, ainsi que les sous-traitants dans l’immobilier, la construction et la logistique sont particulièrement touchés.

Stratégies d’implantation sous pression
Les réactions des entreprises montrent que le protectionnisme n’est plus depuis longtemps un risque abstrait. Plus de 60% des personnes interrogées s’attendent à une augmentation des coûts et à des goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement. Une entreprise sur deux prévoit d’augmenter ses prix pour répercuter les coûts supplémentaires. Parallèlement, beaucoup misent sur l’amélioration de l’efficacité et la recherche de nouveaux débouchés.

Les grandes entreprises en particulier repensent leur stratégie. 40% d’entre elles envisagent d’établir leurs propres sites à l’étranger afin de contourner les barrières commerciales. Il en résulte de nouvelles exigences en matière de développement de sites, de projets immobiliers et de planification des investissements, tant au niveau national qu’international.

Des exigences claires envers les politiques
L’économie suisse exige une politique économique active et orientée vers l’avenir. L’accent doit être mis sur les accords de libre-échange, en particulier avec les États-Unis, afin de garantir la compétitivité, sur la réduction de la réglementation et sur l’allègement fiscal afin de renforcer la volonté d’investir dans le pays.

La recherche et l’innovation comme clés
Le développement des accords bilatéraux avec l’UE, en particulier dans le secteur de l’énergie, bénéficie également d’un large soutien. Plus de 60% des entreprises y voient une opportunité de renforcer la sécurité de l’approvisionnement et l’intégration dans les marchés européens centraux.

Assurer les technologies d’avenir – ensemble avec l’Europe
Avec la montée du protectionnisme, la crainte de se faire distancer dans l’accès aux technologies clés telles que l’IA, l’informatique quantique ou les puces haute performance grandit également. Trois quarts des entreprises interrogées estiment qu’il est urgent d’agir.

Les entrepreneurs recommandent de développer leurs propres capacités en collaboration avec des partenaires européens. Dans les secteurs à forte intensité technologique en particulier, les entreprises réclament des impulsions de la part de l’État, même si cela impliquerait un changement de paradigme dans la politique industrielle suisse.

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